L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a identifié le triphénylphosphate comme une substance préoccupante en raison de ses effets de perturbation endocrinienne sur les espèces environnementales, en particulier les poissons. Cette substance, utilisée comme retardateur de flamme et/ou plastifiant, est présente dans de nombreux produits de la vie quotidienne tels que les adhésifs, les textiles, les produits cosmétiques, et est même retrouvée dans les habitations.
Les études ont démontré que le triphénylphosphate présente une activité œstrogénique, androgénique et/ou stéroïdogène chez les poissons, entraînant des effets néfastes sur leur fécondité et leur capacité de reproduction. Ces effets ont été observés à des concentrations présentes dans l'environnement, et la substance a également été détectée dans les fluides biologiques humains, suscitant des inquiétudes quant à une exposition possible chez l'homme.
Pour mieux encadrer l'utilisation de cette substance en Europe, l'Anses propose de l'identifier comme une substance extrêmement préoccupante selon le règlement REACH. Cette identification entraînerait des obligations réglementaires telles que la notification de sa présence dans les articles fabriqués ou importés en Europe, ainsi que l'information des consommateurs sur la présence de substances préoccupantes dans les produits.
La consultation publique sur cette proposition est ouverte jusqu'au 15 avril sur le site de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA), offrant ainsi aux parties prenantes la possibilité de fournir des données complémentaires.