Ce lundi 28 avril 2025 se déroule, comme chaque année, la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. Organisée et coordonnée par l'Organisation internationale du travail, cette journée a, cette année, pour thématique « Révolutionner la santé et la sécurité : le rôle de l'IA et de la numérisation au travail ». Cet événement va mettre en avant la manière dont les nouvelles technologies, notamment l'IA, transforment la santé et sécurité au travail via l'automatisation des tâches, l'utilisation d'outils de SST intelligents et de systèmes de contrôle, la réalité étendue et la réalité virtuelle, ainsi que la gestion algorithmique du travail.
À l'occasion de cette journée, l'OPPBTP dévoile les résultats d'une vaste enquête. Voici les principaux enseignements.
Le sentiment d'exposition aux risques progresse
Cette étude fait en premier apparaître que la prévention est largement acceptée et que la culture sur le sujet progresse, preuve en est la croissance du sentiment d’exposition à certains risques. Mais le fait qu’il s’agisse d’un levier de performance demeure un point clivant, principalement pour les plus petites structures.
Par ailleurs, le Document unique d'évaluation des risques (DUER) est mis en place dans huit entreprises sur dix – un taux stable depuis 2016 – mais le déploiement d'un plan d’action progresse, et son actualisation est plus fréquente (64 %, +15 points). Les entreprises estiment à 64 % que le DU leur permet de s'organiser plus efficacement pour éviter les risques, et 45 % que cela leur a évité certains accidents et a fait diminuer le nombre d'arrêts de travail.
Les TPE se montrent plus réservées
Interrogées sur l'évolution de leur exposition aux risques sur les cinq dernières années, les entreprises sont 48 % à se sentir plus exposées qu'avant au risque climatique, 49 % aux risques psychosociaux (RPS), 43 % aux troubles musculo-squelettiques et 23 % au risque routier. Concernant le risque de chute de hauteur, elles sont 34 % à se sentir « plus ou autant exposées » qu'avant.
Une perception accrue de certains risques qui pousse les entreprises à faire évoluer leurs politiques de prévention. Elles sont ainsi 80 % à avoir fait évoluer leur prévention concernant les chutes de hauteur (mise à disposition de matériel, formations…). À l’inverse, bien que cité comme l'un des risques ayant le plus augmenté, les RPS ne sont pas au cœur des actions des entreprises. Ainsi, 61 % d'entre elles admettent ne pas avoir fait évoluer leur politique de prévention de ces risques.
Si cette montée en puissance de la prévention est majoritairement approuvée par les professionnels interviewés, force est de constater que les TPE se montrent plus réservées. D’une part parce que les gérants de TPE ont moins l’impression d’avoir été plus exposés à des messages ou des sollicitations. D’autre part parce qu’ils restent perplexes quant à la capacité de leur entreprise à pouvoir répondre aux standards toujours plus élevés de mise en place/mise à jour d’outils et de procédures.
En effet, la question de la faisabilité pour le gérant de TPE de pouvoir dégager les moyens nécessaires pour institutionnaliser des procédures dans son entreprise a été posée. Car, sauf à avoir été accompagné par un organisme, le gérant compose, au coup par coup et au mieux, un dispositif de prévention dont il est conscient qu’il n’est pas optimal.