Politique énergétique : le Sénat insiste sur l'importance du nucléaire

Environnement et Énergie - Actualité Scientifique - Publiée le vendredi 05 juillet 2024

Le 4 juillet 2024, le Sénat français a rendu les conclusions d'une commission d'enquête sur la politique énergétique. Ce rapport souligne l'importance du nucléaire dans le mix énergétique français et recommande de prolonger l'exploitation des réacteurs nucléaires au-delà de 60 ans, voire jusqu'à 80 ans. La commission propose d'augmenter la production nucléaire à 95 % de sa capacité d'ici 2030 et de maintenir ce niveau jusqu'à l'arrivée des nouveaux réacteurs EPR2 prévus pour 2037-2038.

Les sénateurs estiment que le développement des énergies renouvelables, bien qu'important, doit rester modéré en raison des coûts élevés associés à l'éolien et au solaire, ainsi que des investissements nécessaires pour moderniser le réseau électrique. La commission critique également les dépenses passées pour compenser les prix plus élevés de l'électricité renouvelable et les investissements massifs requis pour étendre le réseau.

À l'échelle européenne, la commission appelle à une meilleure reconnaissance du nucléaire, notamment en demandant à la France de faire évoluer certaines législations pour mettre fin à la discrimination contre cette source d'énergie au sein de l'UE.

Pour réduire les factures d'électricité des ménages, le rapport recommande de baisser la TVA sur l'énergie de 20 % à 5,5 % pour une consommation de base, tout en maintenant un échelonnement tarifaire pour les volumes excédentaires. Il suggère également de conclure un contrat pour différence avec EDF pour stabiliser les prix de l'électricité. Ces mesures devraient permettre une réduction globale des factures d'électricité de 40 %, tout en coûtant à l'État environ 3,5 milliards d'euros.