Un premier projet de captage et de stockage de carbone se prépare à Grandpuits

Environnement et Énergie - Actualité Scientifique - Publiée le lundi 26 août 2024

Deux sociétés étrangères comptent implanter le premier complexe de captage et de stockage de carbone (CCS) sur le territoire français. Le 19 août, l'entreprise américaine RepAir Carbon, spécialisée dans la capture du fameux gaz dans l'air, et la société néerlandais C-Questra, portée sur son stockage, ont annoncé s'associer dans ce but.

Avec ce projet, « le premier CCS à terre en Europe », RepAir Carbon et C-Questra comptent sur le stockage souterrain de 100 000 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) captées par an d'ici à 2030, et jusqu'à dix fois plus dès 2035. Les deux partenaires tablent en cela sur la technologie de capture mise au point par RepAir Carbon, qualifiée de bien plus efficace en termes d'énergie. Sans en dévoiler davantage, ils annoncent qu'elle ne consommerait que « 0,6 mégawattheure (MWh) d'électricité par tonne de CO2 captée, en comparaison des 2,5 MWh de la plupart des autres technologies conventionnelles ».

Le choix du site n'est évidemment pas anodin. Il s'agit de bénéficier des cavités aquifères salines profondes de la région, longtemps exploitées par l'ancienne raffinerie de TotalEnergies. Celle-ci, voisine de l'usine d'engrais de Borealis, a été arrêtée en 2021 mais a continué ses activités de stockage souterrain de produits pétroliers jusqu'en 2023. Depuis, le Bureau des recherches géologiques et minéralogiques (BRGM) coordonne un projet de recherche cofinancé par l'Union européenne jusqu'en 2026. Celui-ci, baptisé « Pilot Strategy » (ou stratégie pilote), étudie justement la faisabilité de stocker du CO2 sous Grandpuits.