Monde du travail : les trois tendances à retenir

Santé et sécurité des personnes - Actualité Normative - Publiée le jeudi 09 février 2023

Depuis 2019, le monde du travail, qui relie employeurs, travailleurs, pouvoirs publics et organismes de réglementation, a fondamentalement changé. Les bouleversements engendrés par la pandémie, la crise énergétique, la guerre et la transition écologique ont révélé et exacerbé les lignes de fracture au sein du monde professionnel, le plus souvent liées au statut des employés et aux possibilités qui leurs sont offertes de s’épanouir. 

Alors, comment se présente l’année 2023 pour les employeurs et leur personnel ?

En demi-teinte, à en croire les chiffres publiés par Adecco dans un rapport intitulé Global Workforce of the Future 2022 . Ce rapport révèle en effet que 27 % des travailleurs envisagent de démissionner dans le courant de l’année, et 48 % d’entre eux s’attendent à être contraints de chercher un emploi mieux rémunéré. Plus inquiétant encore, si 44 % des employés se disent prêts à rester si leur rôle était amené à évoluer au terme d’une formation, 23 % de l’ensemble des travailleurs indiquent n’avoir jamais abordé la question de la progression de leur carrière avec leur employeur.

Voici trois pistes qui méritent toute notre attention en 2023.

1. L’engagement : la nouvelle priorité

« Depuis la COVID-19, les gens ont conscience qu’il est possible de faire des choix plus judicieux – les entreprises doivent donc examiner différents types d’emploi », observe Mme Sandy Miles, Directrice, Normalisation, au HRCI, également impliquée dans les travaux du comité technique ISO sur le management des ressources humaines (ISO/TC 260). 

2. Passer au numérique sans oublier la touche humaine

Alors qu’elles sont toujours plus nombreuses à devoir fonctionner dans un monde virtuel avec de nombreux processus numériques, les entreprises seront amenées à valoriser en parallèle les soft skills, autrement dit les compétences comportementales. Les compétences comportementales ne sont cependant qu’une face de la médaille. Les bureaux, les processus et les définitions mêmes de la notion de productivité continuent d’évoluer et les entreprises devront s’appuyer sur des systèmes d’information sur le capital humain permettant d’assurer un suivi.

3. Pas une norme en soi 

Le monde du travail continuera d’évoluer en fonction des progrès technologiques et des questions sociétales. Les employeurs comme les travailleurs doivent trouver un moyen de normaliser les rapports et procédures sur lesquels ils peuvent compter en période de turbulence. Les politiques « universelles » ne suffiront plus. Il convient donc de privilégier des solutions sur mesure. Les Normes internationales offrent aux employeurs un panorama mondial des principales tendances. Ils ont ainsi la possibilité d’établir des plans afin d’être préparés aux évolutions futures. Les normes aident les organismes de tous les pays à cartographier les compétences indispensables à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. Dans cette optique, il est essentiel de combler le fossé entre les travailleurs et les entreprises.

Ainsi, ISO 30414 met en avant la valeur du capital humain et vise à rendre claire et transparente la contribution du personnel au travers de mesures pertinentes (58 au total) afin de guider les employeurs, et ce, quelle que soit la taille de l’organisme. Ces mesures couvrent notamment la conformité et l’éthique, la diversité, le leadership, la culture organisationnelle, la santé, la sécurité et le bien-être ainsi que divers paramètres essentiels en lien avec la main-d’œuvre. La norme ISO 23326 propose des recommandations pour la création d’un environnement mutuellement bénéfique et encourageant chacune et chacun à s’identifier à l’objet et aux valeurs de l’organisme.