Publication par AFNOR groupe d'un guide des bonnes pratiques de protection des mineurs en ligne

Santé et sécurité des personnes - Actualité Normative - Publiée le vendredi 24 novembre 2023

AFNOR publie, dans la collection AFNOR Spec, un guide de bonnes pratiques pour prévenir les risques et protéger les mineurs sur les réseaux sociaux. 

Ce travail en équipe est important, car c’est le sujet par excellence qui souffre de la dilution de responsabilité. Qui doit protéger les enfants en ligne ? Les parents ? Les Etats ? Les plateformes ? Les jeunes eux-mêmes, appelés à se responsabiliser ? Publié le 23 novembre 2023 et consultable gratuitement ici  le document AFNOR Spec 2305 livre des éléments de réponse. Sharone Franco, directrice juridique et affaires publiques chez Yubo, en donne un aperçu en vidéo ici . Le guide, qui sera bientôt traduit en anglais, est divisé en trois grands chapitres :

  • Vérification des comptes
  • Détection, modération et signalement
  • Transparence et sensibilisation

Il se termine par un rappel complet du cadre juridique. Ce cadre étant très évolutif, une mise à jour du document sur cette partie sera effectuée sous dix-huit mois. Le guide repère un premier écueil : on ne pourra pas protéger les mineurs si l’on ne parvient pas à les identifier. Mais ce n’est pas le seul défi pour les plateformes : il faut aussi être capable de modérer les usages, de signaler au plus vite les dérives, de sensibiliser l’ensemble de leur écosystème ou encore de respecter le cadre réglementaire de leur pays. Un terrain complexe.

Le défi est donc immense. Et il s’ancre dans un contexte sociétal particulièrement lourd lui aussi, comme l’a rappelé, en introduction d’une rencontre organisée le 23 novembre 2023 à Paris pour présenter le document, Samuel Comblez, directeur des opérations d’E-Enfance (3018), une association reconnue d’utilité publique : « Aujourd’hui, le cyber-harcèlement tue. Il faut le dire comme ça. 20 % des familles sont concernées par ce nouveau risque. Et en tant que psychologue, je peux affirmer que les mineurs ne vont pas bien. Bien sûr, tout n’est pas de la faute des réseaux sociaux, mais on compte 40 % de tentatives de suicide supplémentaires depuis fin de la crise sanitaire du covid-19, chez les filles en particulier. »

Samuel Comblez donne un autre chiffre : « A l’âge de 5 ans et 10 mois, les enfants commencent à aller sur internet avec leurs parents. Un an plus tard, ils y vont tout seuls et sans demander d’autorisation à personne. » Le psychologue s’est réjoui que le groupe emmené par AFNOR, dont il a fait partie, ait réussi en l’espace de huit mois (et « seulement 19 ans après la naissance de Facebook ») à proposer ce premier guide. Dressant un parallèle avec l’automobile, il a rappelé que le permis de conduire, puis le code de la route, avaient fait leur apparition plus de cent ans après les premières voitures. Sans parler des ceintures de sécurité à l’arrière ! « Nous avons réussi à écrire 103 pages très concrètes, avec le groupe AFNOR pour accoucheur », résume-t-il.