Un rapport récent de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) révèle que l'agriculture représente une menace directe pour 34 % des 163 000 espèces présentes sur la Liste rouge, dont 45 000 sont actuellement en danger d’extinction. Cette pression provient principalement de la conversion des habitats naturels en terres agricoles (cultures, pâturages, zones d'irrigation). L'introduction d'espèces invasives, l’utilisation de pesticides, l’érosion des sols et le changement climatique aggravent également cette situation.
Avec 37 % des terres mondiales consacrées à l’agriculture, ce secteur pourrait perdre 100 milliards de dollars par an si la biodiversité continue de décliner. En revanche, la protection des écosystèmes pourrait générer 150 milliards de dollars de bénéfices annuels supplémentaires. Pour concilier agriculture et biodiversité, l'UICN propose deux stratégies : le « partage des terres » pour favoriser l'agroécologie et l’agroforesterie, et la « division des terres » en allouant certains espaces à la conservation de la vie sauvage.
Les régions de haute altitude et les zones sèches semblent mieux adaptées au partage des terres, tandis que dans les régions tropicales et tempérées, la division des terres serait nécessaire pour préserver la biodiversité. Toutefois, la quantité de subventions agricoles reste souvent corrélée au nombre d’espèces menacées, un paradoxe qui rend urgente une gestion plus durable des ressources naturelles.