Vitamine D : pas d'affiche PE (perturbateur endocrinien) pour les produits alimentaires

Sécurité des aliments - Actualité Scientifique - Publiée le jeudi 27 octobre 2022

L'Anses recommande de ne pas inclure la vitamine D3 dans la liste des substances devant figurer comme perturbateurs endocriniens sur les produits alimentaires, dans le cadre de l'application de la loi AGEC. 

La vitamine D3, aussi appelé cholécalciférol, est indispensable au bon fonctionnement de l'organisme et joue un rôle clé dans la qualité des tissus osseux. Il vient des aliments (produits laitiers, poisson, oeufs) et est fabriqué par la peau exposée au soleil. Toutefois, plus de 1 Français sur 3 ne répondent pas à leurs besoins physiologiques en vitamine D3, qui est une préoccupation majeure de santé publique. Une carence en vitamine D3 pose des risques connus pour la santé humaine, en particulier durant la croissance. Les pédiatres recommandent une supplémentation systématique en vitamine D chez les enfants afin d'éviter le rachitisme.

Contrairement aux autres vitamines, la vitamine D agit en tant qu'hormone. À cet égard, elle agit au niveau du système endocrinien. Si l'apport est trop élevé, le bilan endocrinien est perturbé, ce qui a des effets néfastes sur la santé. L'Anses rappelle que des effets graves ont déjà été observés chez l'homme en cas de surdose de vitamine D. De ce fait, le cholécalciferol a été identifié en tant que perturbateur endocrinien par l'Agence européenne des produits chimiques répondant aux règles du règlement biocides n°528/2012. 

La loi AGEC prévoit d'informer le consommateur sur la présence au sein d'un produit de toute substance considérée comme étant un perturbateur endocrinien. L'Agence européenne des produits chimiques estime qu'identifier le cholécalciférol comme perturbateur endocrinien sur les étiquettes contribuerait à donner une perception erronée du risque, risquant de détourner certaines personnes de la consommation d'aliments contenant de la vitamine D. 

L'Agence européenne souligne également que d'autres nutriments, comme l'iode pourrait être susceptible d'avoir des effets délétères par perturbation du système endocrinien à fortes doses, alors qu'ils sont aujourd'hui bénéfiques pour la santé humaine aux doses nutritionnelles. L'inscription de l'iode sur la liste des perturbateurs endocriniens devant faire l'objet d'un affichage sur les produits alimentaires est donc défavorable.